21 nov. 2016

Le bonheur du dépassement de soi


Voilà un peu plus d'une semaine maintenant que je suis devenue marathonienne. Ça paraît assez dingue dit comme ça, pourtant ça fait des mois que je m'y prépare, et que j'imagine cette arrivée. 

Faire le marathon des Alpes-Maritimes, reliant Nice à Cannes, était pour moi un défi personnel que je ne me voyais pas partager avec quelqu'un d'autre que mon père. Un défi pour me prouver que je pouvais y arriver. 

Bon certes, j'ai pas vraiment réussi mon temps prévu (j'espérais autour des 4h30) mais j'avais des circonstances atténuantes : une tendinite calcifiante de la hanche gauche, une périostite au tibia droit et une faiblesse globale due à un traitement thyroïdien. Alors il fallait déjà courir le maximum sans douleur. A ma vitesse de croisière. J'ai fait mon maximum, mon podologue a fait le maximum, mon ostéopathe a fait le maximum, mes hormones ont fait le maximum. Et c'est ça dont je peux être fière, c'est d'être allé au bout de mes limites. J'ai tout donné. J'ai hurlé aussi. J'ai pleuré sans larmes. J'ai poussé mon corps au mental. 


Et ce mental, si je l'ai, c'est grâce à lui. Pendant 3 km qui m'ont parus une éternité, mon père a lâché le rythme et m'a dit de continuer sans lui. C'est ce que j'ai fait. Pour autant, pendant ces trois longs kilomètres, je pensais juste à combien ça serait terrible de passer la ligne d'arrivée sans lui. Parce que c'est lui ma force, mon exemple. 

C'est lui qui m'a vu pleurer pendant les entraînements, c'est lui qui m'a appris à réguler ma vitesse pour avaler encore plus de kilomètres, c'est lui qui m'a montré comment aimer la vie quand ça foire. Et heureusement, il a fini par me rejoindre, quelques kilomètres avant la ligne d'arrivée, au moment fatidique où mon corps a lâché, il a été là.


Et c'est ce que j'ai aimé dans la découverte du marathon ; il symbolise la vie, sa joie, sa souffrance, l'entraide, le bonheur, les larmes, la résilience du corps et de l'esprit. 


Bon du coup, là, c'est pas un compte-rendu conventionnel, c'est plus un compte-rendu "ressenti", mais est-ce que ça compte ? 

Parce que globalement j'ai gardé la même allure, avec quelques hauts et bas, jusqu'au 35ème kilomètre, et qu'au 38ème ma hanche a laché, la douleur m'a irradiée, mais la tête est restée. Et les paysages, je les connais, c'est chez moi, mais n'empêche que la vue sur mer, y'a rien de plus beau. Je vais pas trop crâner non plus

Parce qu'au final, ce qui compte, c'est l'amour


Alors aimez courir, aimez vous surpasser, devenir votre héros. Et courez le monde ;)

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